Duras & Godard
Post-éditions & Centre Pompidou, 158 pgs.
Trois conversations organisées à plusieurs années de distance entre Marguerite Duras et Jean-Luc Godard sont ici rendues publiques pour la première fois. La figure de l'écrivain demeure centrale ; c'est autour d'elle que se structurent les échanges. Considéré par Duras comme « le plus grand catalyseur du cinéma mondial », Godard se voit soumis à la question, à propos de son impuissance réelle ou supposée devant l'expression écrite. S'il reconnaît toute l'admiration qu'il porte à la littérature, il affirme que la découverte du cinéma a su l'en délivrer : « J'étais content de découvrir un objet mécanique où il n'y a pas grand-chose à faire, si l'on peut dire. » En 1969, Duras inaugure une oeuvre cinématographique ponctuée de succès critiques et commerciaux : India Song, Le Camion... Avec son ironie coutumière, Godard fait remarquer que ces films font d'elle un membre de la « bande des quatre », aux côtés de Pagnol, Guitry et Cocteau, « ces écrivains qui ont fait du cinéma », mais dont les films ne cessent, selon lui, de s'apparenter à des romans.